ORIGINE DE LA VIGNE EN FRANCE

ET A CERDON

ORIGINES

Les origines de la vigne se situent dans les territoires d’Europe et du Moyen Orient. Deux thèses sont en présence : une vigne sauvage qui aurait été cultivée par les premiers hommes en ce qui concerne la période celtique et une autre en Gaule.

L’opinion la plus répandu est que les phocéens et les romains ont implanté la vigne. Les phocéens qui ont crée Massilia (Marseille) l’ont plantée sur la côte méditerranéenne.

  • Preuve de l’implantation de la vigne dans ce qui est devenu le Bugey : les Pierres Tumalaires dans la Bugey.

  • Preuve de l’implantation de la vigne à Cerdon au Moyen Âge : un acte de 1180 du seigneur de Coligny autorisant les chartreux de Meyriat à acheter des raisins à Cerdon.

En 1216 Béatrice de Coligny cède ses territoires d’Espierre et de Rosiere aux chartreux de Meyriat pour qu’ils puissent y établir leurs vignes et construire un cellier. Guichenon nous rapporte les nombreuses autres donations faites par les seigneurs du secteur au profit de la chartreuse et l’importance du vignoble de Cerdon. Le duc de Savoie possédait une vigne à Cerdon ainsi que tous les seigneurs du secteur et les hommes d’Eglise.

Des appellations de lieux dits remontant à cette époque subsistent comme :

- La Chatarde - vigne du seigneur de Mérignat

- Les Bolomières - vigne des Balomiers de Poncin

- Moyriat - cave et maison forte toujours existantes

- Quartier de Bouvent

Le cellier d’Espierre faisait partie des vignobles importants de Cerdon. Cet édifice construit dans un style roman comportait de très grandes caves voûtées renforcées par des contreforts. Plusieurs témoignages de l’activité viticole en ce lieu sont présentes à notre esprit comme les vastes cuves aujourd'hui disparues mais qui figurent sur plusieurs clichés. Un baril de Cerdon estampillé CM « chartreuse de Meyriat » et un baril estampillé CDC contenance de Cerdon.

EVOLUTION DANS LE TEMPS

LA REVOLUTION

Elle se manifeste en cette période de l'histoire par : la vente des biens des chanoines de Cerdon, la ventes des biens des seigneurs locaux, la vente de la chartreuse d’Espierre. Ces biens ont été principalement achetés par les bourgeois de Cerdon et par quelques hobereaux de la région.

LE ¨PHYLOXERA

A partir de 1875 et jusqu’à 1880 la vigne est attaquée par le phylloxéra et se trouve complètement détruite. Contrairement au vignoble du Revermont qui abandonne la culture de la vigne, à Cerdon l’ensemble des vignes est replantée sur plants greffés.

LE DECLIN

La guerre qui débute en 1914 et qui va durer quatre ans mobilise au front un grand nombre d’hommes et laisse les femmes seules pour entretenir les vignes. Nombre de parcelles sont délaissées. Cerdon qui ne produit que des vins rouge subit la concurrence des vins du midi et d’Algérie après ce bouleversement mondial. L’élevage bovin se révèle alors plus intéressant. Les vignerons cerdonnais combinent alors souvent une double activité à la fois de vigneron et un emploi dans une activité industrielle locale comme la cuivrerie ou la cartonnerie de Préaux.

La seconde guerre mondiale fait que de nombreux prisonniers et déportés créent un vide dans l’activité rurale de la région. A cela s’ajoutent les nombreuses réquisitions provoquant un manque à gagner certain, l’absence complète de produits de base comme le sulfate de cuivre qui incite les vignerons encore actifs à planter des cépages hybrides moins sensibles au mildiou, la réduction des activités des usines locales. Malgré ça le vignoble subsiste tant bien que mal.

ANNEE D’ APRES GUERRE 1945

L’activité viticole basée principalement sur le vin rouge connaît une timide amélioration avec la vente de vin blanc doux vendu au pot

dans les bars et un petit commerce de pétillant méthode naturelle. Des viticulteurs mettent à profit l’affluence de milliers de personnes qui assistent aux différentes manifestations du Val d’Enfer pour faire connaître le cerdon. Devant cette nouvelle demande la production augmente mais avec beaucoup de déboires sur la conservation hors cave.

DEBUT DES ANNES 60

Deux viticulteurs, messieurs Gordon de Breignes et A.Lingot de Cerdon, s’orientent vers la gazéification pour éviter les ennuis de la méthode naturelle non décantée trouble et capricieuse quand à sa pression non contrôlée, la bouteille ne mousse pas ou explose. Rapidement cette technique très simple et adoptée par tous les viticulteurs permet un véritable démarrage du cerdon.

ANNEES 1970

La gazéification n’est pas une méthode reconnue. Pour cette raison, deux viticulteurs Jean Bolliet de Boches et Léon Renardat de Merignat désirent conserver la méthode naturelle. Dans cet esprit ils recherchent à connaître les techniques des vins à fermentation spontanée produit dans d’autres régions viticoles ce qui les conduits à faire une recherche sur la clairette de Die où ils effectuent un voyage d’étude. Une Cuma (Société à capital variable) est fondée à Boches afin d’acquérir le matériel nécessaire videuse (soleil) et filtre qui permettent de stabiliser la fermentation.

Monsieur Léon Renardat s’équipe individuellement. Grâce à cette technique le cerdon retrouve toutes ses qualité, fruité incomparable, mousse fine et légère, belle couleur rosée et faible taux alcoolique. Ces deux précurseurs servant de modèle seront rapidement suivi sur le secteur avec la création de trois Cuma et de plusieurs viticulteurs équipés individuellement.

Aujourd’hui la majorité du cerdon est vinifié avec cette méthode ancestrale qui à permis à de jeunes viticulteurs de s’installer. D’année en année Cerdon accentue sa renommée ce qui devrait inciter des jeunes suffisamment volontaire de tenter cette aventure passionné de vigneron. L’INAO (Institut national de la qualité) a classé le vignoble en VDQS le 11 juillet 1958 et en AOC le 20 octobre 2009.

D'après Henri GIRARDI [décembre 2017]